Page:Bruhat - Les Étoiles, 1939.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
les étoiles

Il faut naturellement, pour avoir cette précision, que le flux soit suffisant : le dispositif dans le vide que nous avons signalé à la fin du paragraphe précédent, monté sur le télescope de 2 m 50 du Mont-Wilson, donne encore un courant perceptible pour une étoile de magnitude m = 16 ; il permet une mesure du flux à 10 p. 100 près (Δm = 0,1) pour m = 13,5, et à 1 p. 100 près (Δm = 0,01) pour m = 11. Rappelons, à titre de comparaison, que la limite de perception du même instrument est m = 19 pour l’observation visuelle et m = 22 pour l’observation photographique.

La photométrie photo-électrique a déjà été employée avec succès à l’étude d’étoiles variables : elle permet de tracer la courbe de lumière avec plus de précision que les modes précédents d’observation, à condition que l’effet des variations de la transparence atmosphérique puisse être éliminé correctement par comparaison avec des étoiles fixes voisines.

La photométrie photo-électrique n’a pas encore été employée à dresser des catalogues étendus. Il convient d’ailleurs de remarquer qu’une cellule photo-électrique n’est sensible qu’à une région du spectre, et que cette région ne coïncide, en général, ni avec celle où se trouve le maximum de sensibilité de l’œil, ni avec celle où se trouve le maximum de sensibilité de la plaque photographique. Un photomètre photo-électrique définit donc en général une échelle de magnitudes qui n’est ni celle des magnitudes visuelles, ni celle des magnitudes photographiques, de sorte que les catalogues qu’il permettrait de dresser ne pourraient pas être comparés aux catalogues actuels.

Deux cellules dont les couches sensibles sont constituées par deux métaux alcalins différents sont sensibles à des régions différentes du spectre : elles définissent deux échelles de magnitude différentes, et permettent par suite de définir des indicés de couleur. On peut aussi définir un indice de couleur avec une seule cellule, en faisant des mesures avec interposition de deux écrans colorés différents. Les indices de couleur ainsi définis peuvent sans doute être mesurés avec plus de précision que les indices visuels, et des séries assez étendues de mesures de ce type ont déjà été faites dans divers observatoires.