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les progrès des instruments

d’un spectre stellaire. On comprend ainsi pourquoi l’étude détaillée des raies du spectre permet de distinguer les unes des autres les étoiles géantes, de faible densité et d’atmosphère très étendue, et les étoiles naines, très condensées et de petites dimensions. Elle permet même, comme l’ont montré Adams et Kohlschütter dès 1914, de calculer l’intensité lumineuse absolue de l’étoile, et par suite d’en déduire, par comparaison avec l’éclat apparent observé, sa distance à la Terre : nous verrons au chapitre V l’importance qu’a prise cette méthode spectroscopique de la détermination de la distance des étoiles.

L’étude détaillée des raies n’en est encore qu’à son début ; les théories modernes sont encore trop imparfaites et les spectrographes actuels ne sont pas assez puissants pour qu’elle ait pu le plus souvent donner autre chose que des indications. Nous verrons dans ce livre quels sont les résultats déjà obtenus et quelles raisons nous avons d’espérer que les progrès des théories et des instruments augmenteront bientôt nos connaissances sur la nature et l’état des atmosphères stellaires.

Vue d’ensemble de l’Univers sidéral

Les distances des étoiles. — Avant d’étudier les différents astres qui le composent, nous donnerons rapidement un résumé des notions que cette étude nous permettra d’obtenir sur la structure de l’Univers. Nous définirons d’abord les unités avec lesquelles nous exprimerons les distances.

L’unité la plus souvent employée est le parsec : c’est la distance qui correspond à une parallaxe d’une seconde, c’est-à-dire la distance à laquelle il faut se placer du Soleil pour voir le rayon de l’orbite terrestre sous un angle d’une seconde. L’angle d’une seconde valant 1/206 000 de radian et le rayon de l’orbite terrestre étant de 149 millions de kilomètres, le parsec vaut 206 000 × 149.106 = 3,08.1018 kilomètres.

On emploie également l’année de lumière : c’est le trajet parcouru par la lumière en une année. La lumière parcourant 300 000 kilomètres par seconde, et l’année contenant 31,5 de secondes, l’année de lumière vaut 300 000 × 3,15.107 = 9,46.1012 kilomètres, ou 1/3,26 parsec.