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les étoiles

deur. La publication de la Carte du Ciel est maintenant très avancée et l’on peut estimer à environ 10 millions le nombre d’étoiles dont elle enregistrera la position.

Une fois qu’un cliché d’une portion du Ciel a été obtenu, il est possible de mesurer au laboratoire les positions des étoiles qui y sont enregistrées, sans être gêné par les variations des conditions atmosphériques qui limitent les possibilités de l’observation directe. On entreprit ainsi de publier, en même temps que la Carle du Ciel, un Catalogue Astrographique donnant les positions de toutes les étoiles jusqu’à la 11e grandeur : il comprendra, lorsqu’il sera achevé, environ 3 millions d’étoiles.

Depuis, l’établissement du programme de la Carte du Ciel, les progrès des instruments ont rendu le nombre d’étoiles accessibles tellement grand que l’étude complète du Ciel paraît matériellement impossible. Kapteyn proposa en 1905 de borner l’étude à de petites régions, distribuées régulièrement sur l’ensemble du Ciel : les Selected Areas de Kapteyn sont au nombre de 206, chacune ayant une aire de l’ordre d’un degré carré, et l’observatoire de Harvard a déjà publié le catalogue des 232 000 étoiles plus brillantes que la 16e grandeur qu’elles contiennent.

Les grands instruments modernes. — Les progrès de l’Astronomie stellaire sont liés à la possibilité de pouvoir détecter ou de pouvoir analyser spectralement la lumière envoyée par des étoiles très faibles. Un progrès fondamental a été apporté à ce point de vue par l’emploi de la photographie, qui permet d’atteindre des objets de plus en plus faibles par l’augmentation de la durée de pose. Mais l’éclairement général du Ciel nocturne n’est pas nul, et cette augmentation est limitée par l’apparition d’un voile général de la plaque : il apparaît peu d’étoiles nouvelles quand on prolonge les poses au delà de 3 heures.

On a donc été amené, pour recueillir le plus de lumière possible, à construire des instruments d’ouverture de plus en plus grande (cf. p. 15). Parmi les grandes lunettes construites à la fin du xixe siècle, nous citerons la lunette de Meudon, dont l’objectif a 83 cm d’ouverture, et la lunette d’Yerkes, dont l’objectif a 105 cm (pl. I). Mais ces lunettes, très bonnes