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les progrès des instruments

des instruments : en 1774, William Herschel, utilisant un télescope de 1 m 20 d’ouverture comptait dans certaines régions du Ciel jusqu’à 2 000 étoiles par degré carré.

L’invention, au cours du xviie siècle, de la lunette méridienne et du micromètre permit d’autre part de réaliser des mesures de position vraiment précises : aussi les catalogues du xviie siècle peuvent-ils être considérés comme les premiers des catalogues modernes : citons parmi eux celui de Bradley (Greenwich, 1763), qui est resté longtemps la base de l’étude des mouvements propres, celui de Lacaille (1757), qui contient environ 10 000 étoiles du Ciel austral observées au Cap, celui de Lalande (Paris, 1801), qui contient environ 47 000 étoiles. L’ère des grands catalogues dressés par l’observation visuelle se termine, dans la seconde moitié du xixe siècle, par le grand catalogue d’Argelander, connu sous le nom de Bonner Durchmusterung et généralement désigné par les initiales B. D. L’œuvre, publiée de 1859 à 1862, donne les positions et les grandeurs de 324 000 étoiles de l’hémisphère boréal ; elle a été complétée en 1886 par un catalogue de 134 000 étoiles de déclinaison australe inférieure à 23°, puis de 1892 à 1914, par la Cordoba Durchmusterung (C. D. B.) contenant 570 000 étoiles de déclinaison australe supérieure à 22°.

La photographie du Ciel. — Les derniers catalogues que nous venons de citer contiennent à peu près toutes les étoiles jusqu’aux environs de la 10e grandeur : les lunettes méridiennes de 30 cm d’ouverture, courantes à la fin du xixe siècle, permettent de voir des étoiles de 14e grandeur, dont le nombre est beaucoup plus grand. La détermination par des mesures méridiennes des positions de plusieurs millions d’étoiles représentait une tâche inaccessible par son étendue : la création par les frères Henry en 1884 de la photographie astronomique conduisit à remplacer la publication de catalogues par la publication de cartes reproduisant les clichés obtenus dans la photographie du Ciel. La Carte du Ciel fut alors entreprise par la collaboration de 18 observatoires répartis sur toute la surface de la Terre, qui se partagèrent l’ensemble du Ciel ; les opérations furent conduites de façon à comprendre encore sur les cartes les étoiles de 13e gran-