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à bord une vingtaine de coupeurs de bois et de ne marcher que neuf à dix heures par jour. On s’arrête en général à quatre heures du soir, et on accoste à la rive ou le long d’une île boisée. Le chef des coupeurs de bois plante dans le sol des baguettes de bois de 1m 50 de haut, espacées de mètre en mètre. Chaque coupeur de bois doit remplir une de ces cases de bûches de 80 centimètres de long environ. Une bonne partie de la nuit on embarque le bois dans les soutes, en faisant un bruit assourdissant qui fait le désespoir des dormeurs. Jusqu’ici les installations à bord de vapeurs sont très sommaires. Il n’y a pas de cabines. Le pont sert à la fois de dortoir, de salle à manger, de fumoir ; successivement il est envahi par des lits démontables qui se touchent presque, puis par les tables, plus tard par les fauteuils dans lesquels on fait la sieste. Au milieu de la journée il fait fort chaud, car on n’est protégé du soleil que par des toiles tombant du toit. On a souvent jusqu’à 40 et 42 degrés de chaleur. Aussi la vie à bord n’est guère agréable, et, au bout de trente jours de traversée, ou pousse un long soupir de satisfaction en débarquant, même dans la brousse, comme à Botanga.


une défense d’éléphant de 45 kilos.

Pour atteindre ce point terminus de la navigation aux basses eaux, on met, sur un bateau mauvais marcheur, trente jours et deux cents heures de marche effective. Mais un hon bateau comme le Faidherhe peut ne mettre, même aux hautes eaux, que 14 jours pour atteindre Bangui, et 18, arrêts compris, pour arriver à