Page:Bruel, L'Oubangui, voie de pénétration dans l'Afrique centrale française, Plon, 1899.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 29 —

boisés s’écoulent très vite en causant des crues annuelles très fortes.

La Méré est à 76 kilomètres de Tamboura ; la route franchit la ligne de partage des eaux qui sépare le bassin du Congo de celui du Nil sans rencontrer de gros accidents de terrain.


cases sango.

Le Yobo, affluent du Soueh, est navigable pour des pirogues. Il débouche à une trentaine de kilomètres en amont de Koggialé, le poste-arsenal où l’on a monté le Faidherbe. Là, aux basses eaux, le Soueh n’a que 30 à 40 centimètres de profondeur, mais, pendant la saison des pluies, il y a 7 à 8 mètres d’eau, ce qui permet de le remonter en vapeur. Comme le Bahr-el-Ghazal est encombré par des barrages de sett qui entravent la navigation, la rendent parfois même impossible (Gessi Pacha y a été bloqué pendant trois mois et a failli y mourir de faim avec tout son personnel), le Faidherbe a mis quarante jours pour descendre de Fort-Desaix à Fachoda et n’a pu passer que grâce à un labeur acharné de nos braves laptots Bambaras ; il est fort probable que le commerce des pays Dinkas, qui s’étendent entre Ziber, la Meschra et Tamboura, aura son débouché non par le Nil, mais par le M’Bomou, l’Oubangui et le Congo.

Telle est la superbe voie de pénétration qui appartient à la France. Sans rompre charge, les vapeurs vont de Brazzaville à Bangui sur 13 à 1,400 kilomètres de fleuve ; du rapide de l’Éléphant à Ouango, un bief navigable de 500 kilomètres, suivi par