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teindre facilement le Haut-Chari. La Tomy est navigable pour les pirogues jusqu’à Krebedje, soit sept jours de navigation. De là, jusqu’au point où l’Oubangui devient navigable, il n’y a que 180 kilomètres à faire à pied, et cela dans une région peu accidentée, presque plate. Il est ensuite facile de descendre le Chari jusqu’au Tchad et de remonter ses affluents, le Bangnoran, Bakaré, Bahr-el-Salamat, qui tous coulent en terre française. C’est la voie la plus aisée pour arriver au bassin fermé du Tchad et dans les États du Kanem, du Ouadaï et du Baghirmi, tous pays musulmans, peuplés, riches et commerçants.


halage d’une pirogue dans un rapide.

Jusqu’à Ouadda, la direction générale de l’Oubangui est le Nord, mais brusquement le fleuve s’infléchit vers l’Est et va dans la direction du Nil. Un premier bief navigable, qui s’étend du rapide de l’Éléphant à Ouango-M’Bomou, est navigable pour bateaux à vapeur de fin mai au milieu de janvier, c’est-à-dire durant huit mois. Le reste du temps, les transports se font par pirogue. Il n’y a que deux rapides vraiment importants, celui de Mobaye et celui de Cetema. Aux hautes eaux, le courant y est excessivement violent, mais les bateaux filant douze ou quatorze nœuds pourraient encore les remonter.

C’est sur ce bief que le Jacques d’Uzès circule : ce petit vapeur de 18 mètres de long, 5m,50 de large, s’il ne peut prendre à bord plus de 100 charges, peut facilement remorquer un chaland en portant 350 ou 400. Le Jacques d’Uzès n’étant monté à Bangui