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cilement. On est obligé de se coucher sur le sol, de passer des deux côtés du collier des cordes que l’on amarre solidement à des piquets et que l’on mouille, ce qui fait alors écarter les deux branches du collier. Les colliers boubanguis sont massifs. Ce sont des tores de 4 millimètres d’épaisseur qui pèsent de 8 à 10 kilos.

Comme dans le Bas-Oubangui et le Congo, les Bondjos pagaient debout ; aussi ont-ils des pagaies de 1m,80 à 2 mètres de long.


pirogue de m. l’administrateur bobichon.

Les villages sont construits sur des berges d’argile rouge qui tombent en falaises sur le fleuve et qui le dominent de plusieurs mètres, surtout aux basses eaux. On y accède par des escaliers taillés dans la glaise ou au moyen de troncs d’arbres entaillés de place en place pour former échelons.

Les cases du village sont rectangulaires, hautes de 1m,20, larges de 2m,50, longues de 40 à 50 mètres. La toiture est à double pente. Ce sont des cases d’un type tout différent de celles que l’on trouve au-dessus des rapides de l’Éléphant, car partout en amont des rapides, tant sur l’Oubangui que sur le Congo, le type de case devient rond. Les cases, perpendiculaires au fleuve, sont distantes de 50 mètres les unes des autres.

La région est peu sûre ; aussi faut-il faire bonne garde pour éviter les vols et les assassinats ; malgré les précautions prises, bien que les blancs veillent à tour de rôle à bord des vapeurs, il est rare qu’un voyage s’accomplisse sans que des fusils, des cartouches, des vêtements disparaissent. Les hommes, on les tue pour les manger.