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Je suis tanneur… tanneur… tanneur…
Et j’aurais pu, tout comme un autre,
Ne pas l’être ! Aussi, quel honneur
Que ce métier-là soit le nôtre !
Et mes fils auront le bonheur
De pratiquer, longtemps encore,
Ce noble état qui nous honore.
Je suis tanneur… tanneur… tanneur…

Je suis tanneur… tanneur… tanneur…
Et le train roule… et la musique
Joue… Et l’on crie : « Hourra !… Honneur !…
Vive à jamais la République ! »
Et le vieux, ivre de bonheur,
Dit : « J’ai bien gagné la médaille ;
Voilà trente ans que je travaille,
Je suis tanneur… tanneur… tanneur… »

Août, 1896.