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M. Lafosse préfère fixer le rumen aux parois abdominales par deux points de suture. Roche-Lubin a fait connaître en 1849 un moyen à peu près semblable qui consiste à obtenir le contact entre la panse et l’abdomen au moyen d’un bourdonnet passé de dedans en dehors à deux centimètres de chaque lèvre de l’incision. Il nous paraît préférable de passer une ligature de dehors en dedans d’abord pour la faire ressortir à 4 ou 6 centimètres du même côté de l’incision ; l’on a ainsi, en agissant de même sur l’autre lèvre, quatre bourdonnets au moyen desquels un aide placé au flanc droit peut maintenir rapprochées les parois de la panse et celles de l’abdomen tout en écartant les bords de l’ouverture, de façon à faciliter l’introduction de la main.

Quoi qu’il en soit de ces moyens préalables, on ne doit pas retirer du rumen une quantité trop considérable de matières, car il faut laisser à cet organe le lest suffisant pour lui permettre de reprendre ses contractions ; cependant on peut en extraire le tiers et même la moitié, c’est-à-dire deux ou trois seaux pleins environ.

Brogniez a inventé pour exécuter cette vidange de la panse un gastrotome, sorte de trocart très large et creux qui peut livrer passage à une pince à cuiller de très grande dimension ; mais cet instrument n’est rien moins qu’inutile, la main lui est infiniment préférable.

Lorsque le rumen est débarrassé du poids qui le surchargeait, l’animal qui était faible et chancelant pendant l’opération, ne tarde pas à reprendre la liberté de ses mouvements et la régularité de la respiration. Avant de fermer la plaie du rumen on doit introduire directement dans cet