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animaux, c’est d’ouvrir à cette masse alimentaire une ouverture qui permette son extraction ou son échappement au dehors.

Pour établir cette porte d’évacuation, on pratique aux parois du flanc et de la panse une incision de huit à neuf centimètres, c’est-à-dire assez étendue pour permettre l’introduction de la main et du bras de l’opérateur. Cette incision doit être verticale et commencer supérieurement trois centimètres au-dessus du point où la ponction au moyen du trocart doit être pratiquée. Quand l’opération est terminée, des liquides et des solides sont quelquefois entraînés par le courant aérien et jaillissent à distance ; le rumen peut, par suite, se débarrasser de lui-même d’une partie de son contenu, surtout si on favorise l’évacuation par la promenade ou la pression de l’abdomen.

Généralement, cependant, lorsque cette gastrotomie est indiquée, les fourrages accumulés dans la panse ont trop de compacité pour s’échapper ainsi au dehors, et l’on est obligé de les extraire avec la main introduite à travers l’ouverture pratiquée. Mais ici une difficulté se présente, car les aliments, soit qu’ils s’échappent spontanément, soit qu’on les enlève avec la main, peuvent tomber en partie entre les parois de la panse et celles de l’abdomen et donner lieu, par suite à de graves péritonites.

Pour obvier à cet inconvénient redoutable, les anciens appliquaient, au préalable, sur les lèvres de l’incision un linge dont une partie s’enfonçait dans le rumen tandis que l’autre restait à la surface de la peau. Ce procédé a été perfectionné de différentes manières.