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cette extrémité de la sonde ne pénètre pas toujours dans une couche gazeuse ; aussi le dégagement peut-il être suspendu par suite de l’obstruction des ouvertures de l’olive de la sonde par des parcelles alimentaires.

Ce procédé est donc peu pratique ; néanmoins si l’on y avait recours, il faudrait enduire la sonde d’un corps gras avant de s’en servir et l’enfoncer avec précaution, afin d’éviter de la faire entrer dans le larynx et la trachée. On doit, après l’avoir placée sur la base de la langue, ne l’enfoncer que peu à peu, se contenter presque de la maintenir, car l’animal, par les mouvements de déglution qu’il effectue, la dirige lui-même vers la bonne voie.

Quels que soient les moyens que l’on emploie contre le météorisme, il est toujours bon de placer les animaux de façon que leur train antérieur soit plus élevé que le train postérieur, car les matières alimentaires seront ainsi reportées un peu en arrière, et les gaz pourront par suite s’engouffrer plus facilement dans l’ouverture cardiaque pour être expulsés par la bouche. Une autre précaution non moins efficace consiste à faire promener les animaux météorisés afin de favoriser les éructations par les mouvements successifs du rumen ; mais il faut se garder de les faire courir, ainsi qu’on le pratique trop souvent, car on ne peut par ce moyen que hâter l’asphyxie.

Lorsque les progrès du météorisme font craindre une mort prochaine, on ne doit point chercher à administrer des médicaments ni à provoquer l’évacuation des gaz par les voies naturelles, car les mouvements auxquels se livrerait l’animal pour se défendre ne feraient qu’accélérer le