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forte, car les efforts de régurgitation ne peuvent se manifester lorsque la distension du rumen est extrême.

II Indigestion du rumen avec surcharge d’aliments. — L’indigestion avec surcharge se manifeste avec plus de lenteur que la précédente. Elle se traduit d’abord par le refus d’aliments, l’inrumination et une légère augmentation du volume de la panse. Bientôt l’animal devient triste, il s’éloigne de la crèche et pousse parfois de sourdes plaintes ; son flanc gauche est soulevé, mais à un moindre degré que dans l’indigestion simple, d’ailleurs, ici, la pression fait constater, au-dessous d’une faible couche de gaz, la présence de matières alimentaires d’une consistance pâteuse. Cette présence d’aliments établit entre les deux variétés d’indigestion du rumen la différence essentielle, différence qui persiste, toujours saisissable, même lorsque le météorisme vient ajouter ses symptômes à ceux de la surcharge elle-même.

La complication de météorisme se produit fatalement lorsque l’affection persiste plusieurs jours, par suite de la fermentation que subissent les matières immobilisées à l’intérieur de la panse. Ce réservoir n’effectue plus en effet ses mouvements vermiculaires qui, en agitant la pâte alimentaire, facilitent l’expulsion des gaz ; et l’on ne sent plus, en appliquant l’oreille contre le flanc gauche, les bruits de frottement et de crépitation qui sont si manifestes à l’état normal.

Lorsque cette maladie prend de suite un caractère aigu, en peu d’heures le météorisme devient considérable et rend la respiration très-difficile ; l’animal est comme suffoqué,