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Cette tension et cette élasticité, bien que manifeste ; dans toute l’étendue de la cavité abdominale, se remarquent surtout à gauche, à cause de la position plus superficielle du rumen.

L’intestin, par suite de la pression qu’il reçoit, ne tarde pas à expulser les matières qu’il renferme ; mais bientôt la pression devenant excessive, il est dans l’impossibilité d’exécuter ses fonctions, et c’est alors que survient l’absence de défécation.

En même temps le diaphragme refoulé dans la poitrine presse le poumon, s’oppose à sa dilatation, d’où il suit que la respiration devient de plus en plus difficile ; elle est courte et accélérée, et l’animal pour ne pas tomber asphyxié reste immobile et la bouche entrouverte. Il va de soi que pendant cet état symptomatique la rumination est suspendue et les éructations difficiles.

L’action du diaphragme se fait sentir non-seulement sur le poumon, mais encore sur le cœur et les gros vaisseaux intra-thoraciques, ce qui produit des troubles profonds de la circulation sanguine et explique pourquoi la mort survient parfois comme par apoplexie.

Il suffit souvent de moins d’une heure pour que cette sorte d’indigestion se termine par la mort. Cependant les animaux ne sont pas toujours fatalement condamnés à périr, car il est des cas où ils parviennent par des éructations successives à se débarrasser peu à peu de la masse gazeuse qui cause tous leurs troubles. Cette terminaison heureuse est d’autant plus possible que la météorisation est moins