Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aux ruminants dans les années de disette. Il y a souvent un principe irritant ou narcotique dans ces aliments ; quelquefois il y a de l’acide prussique dans les tourteaux, de l’amylène dans les résidus des distilleries, des astringents et de l’acide acétique dans le marc de raisin : ce sont autant de causes d’indigestion.

Il est possible, enfin, que des propriétés narcotiques se développent dans certaines plantes lorsqu’elles se sont échauffées en séjournant en tas ; c’est ce qui se produit surtout pour les feuilles de betteraves dont les effets sont alors comparables à ceux du sorgho.

Quoiqu’il en soit, lorsque les aliments sont très fermentescibles, comme les fourrages verts, c’est surtout une indigestion simple qui se produit, tandis que l’excès de travail, les fourrages secs ou grossiers, déterminent généralement des indigestions avec surcharge.

II. Causes de l’indigestion du feuillet. — On a admis pour l’indigestion du feuillet les diverses causes de l’indigestion du rumen avec surcharge, parce que les fonctions de ces deux réservoirs gastriques sont, dans la plupart des cas, simultanément suspendues. Cependant les matières alimentaires peuvent s’arrêter et s’immobiliser primitivement dans le feuillet, soit par suite de l’état même des aliments, soit comme conséquence d’un état fébrile ou d’une inertie générale.

La cause la plus fréquente de l’obstruction du feuillet consiste dans l’administration de fourrage trop menu, de foin et de paille trop finement bâchés, de son, de balles de graminées. Ces aliments, en effet, en raison de leur