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qu’elles aient à réagir contre un certain poids. Ce poids, dans la mesure voulue, est aussi nécessaire afin que les muscles abdominaux qui agissent aussi dans l’acte de la réjection trouvent à appliquer leur effort contre une masse qui leur offre une certaine résistance.

Les matières alimentaires contenues dans le rumen subissent pendant leur séjour dans ce réservoir quelques modifications physiques et chimiques : leurs parties solubles se dissolvent dans les liquides et une certaine partie de leur fécule s’y convertit en dextrine et en glycose sous l’action des salives ; mais ces transformations se produiraient aussi bien dans un vase inerte, car la faible quantité de liquide alcalin sécrété par la muqueuse de la panse reste sans action sur les matières alimentaires. Cet organe n’est donc qu’un réservoir d’attente. Peu après l’arrivée des aliments à son intérieur il se produit des fermentations portant principalement sur les matières sucrées de ces aliments. Ces fermentations donnent naissance à des gaz qui se dégagent dans la panse, et auxquels viennent s’ajouter ceux provenant d’autres sources, par exemple l’air qui est battu avec la salive pendant la mastication, et celui qui est dissout dans l’eau.

Ce dégagement gazeux est donc un fait normal ; mais dans l’état physiologique, les gaz ainsi produits ne s’accumulent pas dans la panse de façon à en gêner les fonctions, l’animal s’en débarrasse au fur et à mesure de leur production par des éructations qui sont surtout fréquentes après les repas.

Les éructations sont, chez les ruminants, un phénomène