Page:Brown - Pages intimes 1914-1918.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Que ma course ici-bas rapide ou non s’achève,
J’aurai vécu des jours du vulgaire incompris ;
J’aurai reçu du Ciel, parmi les dons qu’on rêve,
Des bienfaits sans pareils et des grâces sans prix.

« Dès l’aurore ceignant ses reins, la Femme forte
» Ouvre son âme à Dieu, sa main à l’indigent,
» Trésor plus précieux que les biens qu’on apporte
» Des confins de la terre, et que l’or et l’argent. »

Telle est celle qu’on loue en des stances mystiques,
Ferme dans le conseil et portant sans ployer
Le grave et doux fardeau des devoirs domestiques ;
Telle est la femme aimée, orgueil de mon foyer.

En elle j’ai trouvé la lampe et la boussole
Qui, me montrant la route, ont affermi ma foi, —
Le baume qui guérit et le mot qui console
Au jour où la souffrance a visité mon toit.

Tout ce qui vaut qu’on vive, au Travail qu’on s’entraîne,
Ce qui fait du Combat et l’honneur et le prix,
Ce qui donne à l’Effort sa beauté souveraine,
Nos filles et nos fils d’elle encor l’ont appris.

Plusieurs d’entre eux, par elle, ont découvert la joie
Qu’on goûte à cultiver la Vigne du Seigneur,
Et, comme à Béthanie, à marcher dans Sa Voie,
Empressés de choisir des deux lots le meilleur.