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DIMANCHE


J’entends à la nuit close et dans l’air amical
Refluer vers la ville une rumeur humaine ;
La foule déposant le poids de la semaine,
S’en fut garder dehors le four dominical.

S’en fut vers la Forêt, le long de l’Avenue,
À la Pelouse, au Lac, et jusqu’au plus épais
Des taillis, des ravins, en quête d’une paix
Dont trop longtemps, hélas ! elle attend la venue.

Trop longtemps asservie aux rigueurs du Destin,
Résignée, elle accepte une croix nécessaire
Et porte noblement le joug de sa misère,
Mais veut, fût-ce un seul jour, une part du festin,

Une part du festin que, sous bois, la Nature
Offre dans la splendeur de son Palais d’été,
Hospitalière à tous, même à la pauvreté,
Même plus fraternelle à l’humble créature.