Page:Brown - Pages intimes 1914-1918.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.




À LA TERRE BELGE


Certes le sang rhénan qui dans mes veines passe
M’a fait jadis l’enfant lointain d’une autre race,
Et je garde vivant, indéfectible et fier,
Le culte filial des disparus d’hier.
Mais le sang n’est pas tout et mon âme est pétrie
De tes sucs maternels, de ton levain sacré,
Terre où je vis le jour, terre de ma patrie ;
En tes replis mon cœur sans partage est ancré.
De tes champs, de tes bois, de ta brise marine
L’air régénérateur a gonflé ma poitrine ;
De tes maîtres, j’appris ton passé glorieux,
Si bien que tes héros devinrent mes aïeux !
Nos enfants ont grandi sur ton sol tutélaire ;
Celle qui les conçut et qui les a nourris
En eux a déversé la haine séculaire
Du joug de l’étranger, la haine et le mépris.



5