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HÉCATOMBE



Les noyers sont tombés ; les chênes
Aussi sont tombés par milliers ;
Après, ce fut le tour des frênes,
Des ormes et des peupliers.

Ils sont couchés, les hauts feuillages
Où reposaient leur vol altier,
Où balançaient leurs clairs plumages
La tourterelle et le ramier.

Dans la vapeur du crépuscule
Ils sont grandis, les troncs géants ;
La sève encore en eux circule
Et coule par des trous béants.

C’est un nouveau champ de bataille
Où les arbres sont les mourants ;
La Terre, avant qu’ils ne s’en aillent,
Embrasse ses derniers enfants.



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