Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/978

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cours de la composition de la ligne, exception à laquelle on vient de faire allusion.
xxxx L’opérateur achève maintenant de composer la ligne donnée comme exemple et celle-ci se termine par le sixième mot, « machine ». Au cours de ce dernier mot, un timbre, déclenché par la crémaillère des ems qui, partie de 22 ems et 7 unités, s’est peu à peu avancée vers la droite, a retenti en lui indiquant que cette ligne est arrivée dans sa zone de justification. On a exposé comment a été réalisé l’enregistrement successif de tous les caractères frappés, en même temps que la totalisation de leurs épaisseurs (espaces avec leur dimension provisoire comprise) ; il reste à démontrer par quels moyens va être effectuée et obtenue la justification, autrement dit la détermination précise de la dimension des espaces justifiantes que contiendra cette ligne une fois fondue.
xxxx On a vu comment l’échelle de justification ou tambour est mise automatiquement en rotation vers la fin de la ligne. La surface de ce tambour de justification (fig. 12) est divisée en 72 colonnes verticales, numérotées à leur partie inférieure de 0 à 71 et correspondant chacune à une unité ; en d’autres termes, la révolution complète de ce tambour équivaut à l’enregistrement de 72 unités, soit 4 cadratins (ou ems). Cette surface cylindrique est, en outre, partagée, dans le sens de sa hauteur, en 20 zones horizontales, séparées, de même que les bandes verticales ci-dessus, par des traits fins équidistants. Dans chacun des petits rectangles ainsi délimités se lisent deux nombres, présentant l’apparence d’une fraction, dont la signification va être expliquée dans un instant.
xxxx On sait également que, chaque fois qu’une espace justifiante est frappée, le pointeur de justification I se trouve élevé d’un cran par sa crémaillère F (fig. 11) et se présente de ce fait devant une zone horizontale du tambour qui correspond, à tout moment, au nombre d’espaces introduites dans la ligne. À partir de l’instant où l’index de la crémaillère des ems A (fig. 13) atteint la division 4 sur son échelle, position annoncée à l’opérateur par un timbre, le tambour E se met à tourner automatiquement, à chaque enregistrement d’un nouveau caractère (ou d’une espace), d’autant de divisions que ce caractère comporte d’unités, et sa position est déterminée de telle façon par son mécanisme de commande que le nombre qui se lit au bas de la tranche verticale en face de laquelle se présente le pointeur indique exactement, après chaque mouvement du tambour, de combien d’unités la ligne reste courte.
xxxx Revenons maintenant à l’exemple de la page 962 et effectuons le total des épaisseurs de tous les caractères et espaces de cette première ligne :

= 378 unités.

Donc, à la fin du mot « machine », 378 unités ont été totalisées dans la ligne et, comme le clavier a été ajusté sur 22 ems et 7 unités, soit :

unités,


la ligne est trop courte de :

unités,


nombre qu’on lit d’ailleurs au bas de la tranche verticale du tambour devant