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IV

MACHINE À COMPOSITION MOBILE


Depuis 1822, date du brevet de la première machine à composer, de nombreuses tentatives ont été faites pour réaliser l’assemblage de caractères d’une façon plus rapide et plus économique qu’à la main.
xxxx Parmi les plus anciennes tentatives, réalisées dans le but d’augmenter la vitesse de composition, on peut citer les machines Winder et Porter. Dans ces machines, les caractères étaient placés, à la main ou au moyen d’un distributeur mécanique, dans de longs tubes verticaux, leurs crans étant tournés tous du même côté. Ainsi les types se trouvaient à proximité de la main de l’ouvrier, ce qui évitait de les chercher dans la casse. Une invention similaire tendant à procurer une aide au compositeur fut le dispositif « Lagerman », qui constituait réellement un appareil auxiliaire adapté à la casse. Les types, levés comme à l’ordinaire, mais au moyen des deux mains, étaient jetés aussi rapidement que possible dans un entonnoir. Il était supposé que le mécanisme trouvait le moyen de les recevoir et de les redresser d’une façon parfaite, en les assemblant correctement sous forme d’une ligne continue ; la justification devait être assurée ultérieurement à la main.
xxxx Le degré suivant fut atteint avec les machines à chute directe, dont les types principaux furent ceux de Fraser, Hattersley, Kastenbein, Empire et, plus récemment, le Pulsometer. Dans ces machines, les caractères étaient emmagasinés dans des canaux rectilignes disposés pour converger vers un point commun situé à proximité d’un couloir d’assemblage, dans lequel ils parvenaient au fur et à mesure sous l’action d’un clavier ; un mécanisme les transférait dans une galée où les lignes étaient ensuite justifiées à la main. La distribution de la matière composée était assurée soit automatiquement, soit au moyen d’un second clavier, similaire à celui employé pour la composition.
xxxx D’autres systèmes, comportant un tambour tournant, formant magasin de caractères, tels la Thorne et la Simplex (réunies ensemble un peu plus tard), marquèrent une nouvelle avance, bien faible, vers la solution du problème. Ces machines comportaient un ruban-transporteur sur lequel les types venaient s’assembler et qui les conduisait dans un long canal formant composteur pour y être justifiés, toujours à la main, et de là mis mécaniquement en galée.
xxxx Une disposition différente fut inaugurée avec la Makie, basée sur le principe de Jacquard et utilisant des caractères de fonderie, tandis que la Sweet et la Hagerman produisaient successivement, au moyen de poinçons en acier, l’empreinte des caractères dans une plaque de carton-pâte, pour constituer un