dont l’extrémité repose sur un des côtés d’un hexagone excentré.
Pour passer librement, les matrices doivent présenter leur cran de corps, placé en pied, juste en face de l’ergot de la petite goupille.
Sur les machines Linotype à distribution multiple, la sélection des matrices appartenant aux différents magasins se fait par l’intermédiaire de ponts sur lesquels passent les matrices ayant, des combinaisons en pied ; ces combinaisons sont différentes pour chaque magasin et correspondent chacune à un pont particulier.
Les matrices des machines Intertype à distribution multiple, outre leur cran de corps, portent, en pied, un cran particulier.
36. Suivant les constructeurs, le changement des grands magasins s’opère soit à l’avant, soit, après avoir renversé ces derniers, à l’arrière (fig. 11).
Dans le système à renversement et changement à l’arrière, les magasins sont fermés automatiquement, afin d’éviter la chute des matrices.
Pour compléter ce qui a trait à ce type de machines, il est nécessaire de dire quelques mots d’un inventeur dont le nom est ignoré de la plupart des typographes, bien qu’il ait largement contribué aux recherches et aux travaux qui ont précédé et suivi la mise au point des machines à composer[1].
Dans la revue berlinoise Graphischer Betrieb, Otto Wolters, technicien et inventeur magdebourgeois, a rappelé la mémoire de Linn Boyd Benton, cet autre inventeur, mort à Plainfield (État de New-Jersey), à l’âge de quatre-vingt-huit ans.
Benton avait été initié aux choses de la typographie par sa collaboration à la rédaction d’une revue éditée par son père.
Mais pendant longtemps il s’intéressa tout d’abord à la comptabilité, qui plaisait davantage à son esprit épris d’exactitude.
Après un stage comme comptable d’une grande fabrique de cuir, il entreprit la tenue des livres d’une fonderie de caractères de Milwaukee, laquelle, après maint avatar, devint, sous sa co-direction, « l’American Type Founders Company », et qui connut, grâce à ses efforts, un développement remarquable.
D’après Otto Wolters, si Mergenthaler et Lanston doivent être considérés comme les pères de la machine à composer, Linn Boyd Benton mérite incontestablement le titre d’« accoucheur » de leur grande invention.
Aussi bien la Linotype de Mergenthaler que la Monotype de Lanston eussent été mises en échec par le côté économique du problème qu’il s’agissait de résoudre, si l’invention par Benton de la machine à graver mécaniquement les poinçons et les matrices n’était venue, à point nommé, rendre possible la fabrication, à un prix abordable, des matrices de machines à composer.
Cette machine, brevetée en 1885, donna la possibilité de graver en un seul jour plus de poinçons prototypes que la main du plus habile graveur n’en
- ↑ D’après la Chronique graphique.