Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

être reproduite sans aucune modification et ligne pour ligne, dans le caractère précédemment employé.

L’ensemble du texte confié à l’ouvrier reçoit le nom de cote ; le foliotage des liages est soigneusement vérifié, afin de s’assurer qu’aucun feuillet ne manque et que « tout se suit ».

b) Parmi les indications que le metteur doit nécessairement faire figurer sur la copie, on peut noter : 1o le nom de l’ouvrier ; 2o le caractère à employer pour le texte, ainsi que pour les notes, et, le cas échéant, les intercalations ; 3o la justification ; 4o l’interlignage du texte, des notes et des intercalations ; 5o le nombre de cadratins dont le premier mot de chaque alinéa de texte, de notes, d’intercalations de diverses sortes doit être rentré sur la justification normale ; 6o le mot précis par lequel la composition doit débuter ; 7o l’alinéa ou le rattrapage, c’est-à-dire la réclame à reprendre sur la cote précédente ou sur la copie suivante, etc.

c) Si le manuscrit a été préparé, c’est-à-dire revisé avant d’être mis en mains, le metteur peut se borner à recommander de suivre la copie sans rien changer aux indications typographiques qu’elle comporte. Au cas contraire, il est nécessaire de donner au compositeur les indications indispensables : caractères à employer pour les titres, marche à suivre pour l’italique, les guillemets, l’emploi des chiffres, etc.

d) Nombre de metteurs en pages, après avoir remis la copie, justifient eux-mêmes le composteur du paquetier, à l’aide d’une poignée d’interlignes ou d’une garniture : ils ont de la sorte une certitude matérielle indiscutable d’une justification régulière, et ils n’ont point à faire la recommandation, trop souvent inutile, d’un composteur justifié ni trop serré ni trop lâche.

e) Pour faciliter le travail — que la composition soit interlignée ou non — on emploie presque toujours un filet ou lève-ligne. Lame de plomb ou de cuivre, de même hauteur que la lettre elle-même et de la longueur de la justification, le lève-ligne est muni à ses extrémités supérieures de deux oreillettes ; ces oreillettes, débordant légèrement au delà du composteur, permettent de retirer aisément le lève-ligne entre deux lignes de composition ; elles sont arrondies, de même que la tête, afin d’éviter de blesser la main droite au cours du travail. Le filet ou lève-ligne doit être tenu constamment propre : il faut en effet qu’il présente une surface bien polie, pour faciliter le glissement de chacune des lettres que la main droite présentera au composteur, et aider par là à la rapidité du travail, but unique auquel tend son emploi.