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avant de se mettre à la tâche de la correction, doivent avoir acquis suffisamment de connaissances techniques pour constater qu’une opération quelle qu’elle soit comporte une erreur de composition.

Si les ouvrages sont à peu près muets sur les règles qui doivent présider à la composition typographique des formules chimiques, il n’en est pas de même en ce qui concerne les formules algébriques. Il n’est point en effet d’auteur qui n’ait consacré au moins quelques lignes aux mathématiques et à l’algèbre. Il semble dès lors que, de ce côté, les explications à donner peuvent être restreintes aux indications les plus générales.


I

CHIMIE


« L’écriture ou notation chimique, dit Larousse[1], est à la nomenclature ce que la numération écrite est à la numération parlée. Comme moyen d’expression, elle laisse la nomenclature loin derrière elle ; elle a une tout autre importance, une tout autre fécondité d’application. Munis de cette langue idéographique, qui rendait d’une manière si claire, si exacte, toutes les idées, les chimistes ont cessé de se préoccuper de leur langue alphabétique, dont il était inutile dès lors de corriger les imperfections. »

Les anciens alchimistes, pour désigner les corps inanimés, se servaient de signes dont certains manuels typographiques font encore mention ; ils avaient été établis à une époque inconnue, mais en rapport avec l’influence que les corps célestes exerçaient, prétendait-on, sur les corps animés ou inanimés. Ainsi l’or, qui était regardé autrefois comme un métal solaire parfait, était représenté par un cercle ; le cuivre, le fer, l’antimoine, métaux solaires imparfaits, étaient figurés par un cercle surmonté ou accompagné d’une croix ou d’un dard ; l’argent, métal lunaire demi-parfait, était indiqué par un demi-cercle ; l’étain et le plomb, métaux lunaires imparfaits, étaient symbolisés, eux aussi, par un demi-cercle, mais celui-ci avait comme complément la croix ou le dard ; enfin, le mercure, métal imparfait, tout à la fois lunaire et solaire, était désigné par un cercle surmonté d’un demi-cercle et accompagné d’une croix.
xxxx Ce système, des plus compliqués, on en conviendra aisément, fut repris et transformé en partie, vers 1787, par Hassenfratz et Adet. À cette date, les substances simples et indécomposées étaient rangées en six classes, que les auteurs reprirent à leur compte et à chacune desquelles ils attribuèrent un

  1. Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, t. IV, p. 114 (1869).