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Au contraire, le sigle était composé quand à la lettre initiale l’artisan ajoutait une ou plusieurs voyelles ou consonnes, ainsi que l’indiquent les exemples suivants (nos 8 et suiv.).

8. Souvent l’écrivain a conservé plusieurs lettres, généralement celles du début du mot :

AUG. Augustus,
TR, TRIB, tribunus,
PRAET, practor,
AED, aedilis.

9. Dans les diverses circonstances où le sigle était employé, le pluriel, s’il était nécessaire, était exprimé par le redoublement de la dernière consonne utilisée autant de fois que l’écrivain désignait de personnes ou de choses :

AUG. Augustus ; AUGG, Augusti duo ;
C, Caius ;------ CCC. Caii tres.

Le correcteur et le compositeur n’ont donc pas à s’étonner de ces redoublements dont ils connaîtront la raison.

10. Dans certaines inscriptions quelques lettres abréviatives, particulièrement B, O, R, sont barrées horizontalement en leur partie médiane. La signification de ces lettres est alors bien déterminée et invariable dans toutes les circonstances où on les rencontre :

beneficiarius ;
obitus ;
ratio, Romanus, rubrica.

11. À côté des abréviations régulières, les écrivains et les graveurs utilisèrent fréquemment des lettres ou des signes de formes particulières, qui ont reçu également le nom de sigles, mais que le compositeur doit se garder de confondre avec les consonnes et les voyelles de formes normales, car leur signification est différente non moins que leur aspect.

Parmi ces sigles on peut énumérer :

(C retourné), dont les auteurs donnent des traductions multiples ;
----  (F retourné), qui n’est point une forme spéciale de F, mais exprime l’idée du féminin (femme ou fille) ;
---- K (K retourné), dont la traduction constante est le mot castra ;
---- I, dont la partie supérieure dépasse l’alignement des autres lettres, ne fut à une époque — celle de Sylla — que l’indication de la contraction