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On peut concevoir qu’en cette matière les combinaisons sont innombrables et offrent des difficultés sérieuses de lecture : au point de vue typographique cet inconvénient peut paraître négligeable ; l’impossibilité de les reproduire convenablement par des types mobiles conduit, en effet, à la confection de dessins ou de gravures, dont le compositeur n’a point à se préoccuper. Toutefois, dans le but d’éviter aux auteurs ou aux éditeurs des frais assez onéreux, certains fondeurs ont gravé quelques-unes des figures les plus simples et les plus courantes.


II

LES SIGLES



5. Afin de graver dans un emplacement restreint un texte assez long, les écrivains avaient recours, on l’a vu, à l’usage des ligatures.

Mais cet artifice n’était point le seul dont ils se servaient : a) dans un mot, suivant des règles bien déterminées, ils supprimaient une ou plusieurs lettres ; b) ils gravaient seulement la lettre initiale du nom ; c) ou encore, pour sa représentation, ils utilisaient des signes dont l’interprétation était courante et se réduisait à un nombre de termes minime.

6. De manière générale, la plupart des inscriptions — la totalité, pourrait-on dire — comportent des mots exprimés en abrégé : le graveur écrivait parfois une seule lettre du terme voulu.

En cette matière les exemples sont fort nombreux et connus :

D · M · S, Diis Manibus sacrum,
I · O · M,   Jovi Optimo Maximo,
S · P · Q · R, Senatus Populusque Romanus.

À cette première manière les Romains donnèrent d’abord le nom de notae (abréviations), puis, plus tard, celui de sigla (sigles).

7. Le sigle[1] était ainsi une lettre initiale dont on se servait pour représenter un mot ou même un groupe de mots.

Le sigle était dit simple quand le graveur utilisait une seule lettre, comme on vient de le voir dans l’exemple précédent.

  1. Nombre d’auteurs accordent le genre féminin au mot sigle.