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système Fournier, une unité appelée mètre ou point typographique, que Didot fit dériver directement et immédiatement de la ligne de pied de roi.

La ligne, on l’a vu plus haut, avait une valeur égale à 12 points géométriques. Au lieu de donner au point typographique une force rigoureusement semblable à celle du point géométrique, ou 1/12 de ligne, Didot imagina de lui attribuer une valeur double, soit 1/6 de ligne, mesure intermédiaire basée, elle aussi, sur le système duodécimal, comme toutes les mesures légales anciennes, et il établit l’échelle suivante :

1 ligne = 6 points typographiques,
6 points typographiques = 12 points géométriques ;


de la sorte :

1 point typographique = 2 points géométriques,


et, multiple obligé dans ce système duodécimal :

12 points typographiques = 24 points géométriques,


ce qui, en mesures actuelles, donne pour le point typographique 0mm,376, et pour les 12 points 4mm,512.

En résumé, la ligne fut divisée en 6 mètres, unités ou points typographiques, et « servit à graduer et à dénommer les différents caractères ».

Dans ce système, les dénominations anciennes des caractères ne sont plus usitées : « Le plus petit corps, qui a les 6 mètres complets[1], ou la ligne de pied de roi, se nomme le six ; celui qui le suit immédiatement est le sept, composé de 1 ligne et de 1 mètre de plus ; le huit, le neuf, le dix, le onze, le douze augmentent également de grosseur, et par des mesures aussi précises[2]. »

L’échelle de Didot comprend, d’ailleurs, plusieurs séries de corps :

Une première série va de 1 point à 6 points et procède par différence de 1/2 point typographique ou 1 point géométrique : 1 point, 1 point 1/2, 2 points, 2 points 1/2, 3 points, etc. ;

  1. Il semble, en effet, que Didot n’utilisa pas les caractères de corps inférieur au 6.
  2. Didot, Histoire de la Typographie, p. 846.