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CHAPITRE XXVII

LES TIRETS



Le Nouveau Larousse illustré définit le moins typographique un « tiret long que l’on emploie soit à séparer des phrases, soit à remplacer des mots inutiles à répéter ». À son tour, le tiret est appelé un « petit trait (—) qu’on place au commencement ou dans le corps d’un alinéa soit pour indiquer un changement d’interlocuteur, soit pour tenir lieu d’un crochet ou d’une parenthèse, soit pour séparer des phrases (les typographes l’appellent moins) ». Et le même dictionnaire ajoute : « autrefois synonyme de trait d’union[1] », ce dont on ne se douterait guère aujourd’hui, car tous les compositeurs et les correcteurs savent que depuis longtemps le « moins typographique » et le « tiret » de Larousse sont synonymes et semblables de forme.

1. Le moins ou tiret est fondu, dans chaque corps, sur l’épaisseur du cadratin de ce corps ; sa longueur, horizontale, est donc variable avec la force du corps.

2. Le tiret prend, avant et après lui, très régulièrement, l’espace forte de la ligne où il se trouve.
xxxx Toutefois, dans un dialogue, lorsque les tirets sont employés, au début de l’alinéa, pour indiquer le changement d’interlocuteur, ils prennent, après eux et avant le premier mot de la phrase, une espace régulière donnant un alignement vertical parfait de la première lettre de chaque alinéa.

3. Lorsque deux tirets, ou moins (—), font, au cours d’une phrase, office de virgules, il y a lieu de supprimer ces ponctuations :

Ce problème — si paradoxal qu’il paraisse au premier abord — peut être résolu par des moyens fort simples.

  1. Dans le Grand Dictionnaire universel du xixe siècle (t. XV. p. 228) se rencontre cette définition, dont on s’explique mal les raisons : « Petit trait horizontal dont on se sert dans l’écriture, et que les grammairiens appellent trait d’union, et les typographes division. »