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Le Gros Romain 
Un Petit Romain et un Petit Texte.
Le Saint Augustin 
Un Petit Texte et une Nompareille.
Le Cicéro 
Deux Nompareille.
La Philosophie 
Une Mignone et une Sedanoise ou Parisienne.
Le Petit Romain 
Une Nompareille et une Parisienne.
La Gaillarde 
Deux Parisienne.

Fertel est cependant obligé de reconnaître[1] que :

La proportion des caractères, même sur un petit nombre de lignes, n’est pas toujours fort précise, et que cela vient de ce que quelques fondeurs se sont avisés d’affaiblir les corps de leurs caractères. Nous avons expérimenté qu’un Gros Parangon, dont la proportion, suivant ce que nous avons accusé ci-dessus, est avec une Philosophie et un Petit Romain, demanderoit, suivant certains fondeurs, un Cicero et un Petit Romain.

On imagine sans peine le désarroi occasionné par de tels errements et les multiples inconvénients qui en résultaient.

Fertel, d’ailleurs, ne borne point ses critiques à ce seul sujet, non plus que ses desiderata[2] :

Nous souhaiterions… que les caractères ou autres ornemens de fonte eussent une telle proportion et si précise, par rapport à la hauteur, qu’ils fussent très scrupuleusement fondus de 11 lignes de haut ; c’est à cette hauteur que nous croyons qu’ils doivent être déterminés[3]… On épargneroit la peine de mettre des hausses pour suppléer à l’inégalité de hauteur des différens caractères dans un ouvrage qui en est susceptible ; ce qui ne laisse pas d’être un petit art dans un Imprimeur, et ce qui très souvent est négligé en tout ou en partie.

Les caractères, étant faits pour être combinés ensemble, doivent tous avoir la « même hauteur » : telle était l’idée aussi simple que rationnelle émise par Fertel.

Sans doute, l’auteur de la Science pratique de l’Imprimerie n’avait pas été le seul à éprouver les désagréments de ce fâcheux état de choses

  1. La Science pratique de l’Imprimerie, p. 3.
  2. Id., p. 3.
  3. Comme on le verra plus loin, les caractères spécialement destinés à l’impression en couleur (rouge, généralement) avaient une hauteur légèrement plus forte ; en 1857, le Nouveau Manuel de Typographie (A. Frey, revu par E. Bouchez) donne à ces caractères une hauteur « de 253 à 278 dix millimètres de tige ».