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décrite : ces galées possèdent une double équerre, avec un tasseau commun à l’une et à l’autre ; elles comportent un seul côté ouvert, celui opposé à la partie commune de la double équerre ; en outre, du côté libre, les tasseaux de chaque équerre débordent au-delà de la galée proprement dite. Il est aisé dès lors, en appuyant ces tasseaux ou oreilles sur le bord d’un ais, d’un marbre, de glisser sur cet ais ou sur ce marbre la page ou le tableau que les deux mains du compositeur ne pourraient soutenir.

Pour rendre encore plus appréciables les services que l’on peut retirer de ce genre de galée, dit galée à oreilles, on a imaginé de rendre détachable le côté commun de la double équerre ; lorsqu’il est en place, ce côté est encastré dans les mortaises à cliquet ménagées dans chacun des tasseaux des grands côtés de l’une et l’autre équerre : s’il est détaché, les extrémités de ces tasseaux débordent, elles aussi, au-delà du fond de la galée proprement dite : la page de composition peut, de la sorte, suivant les besoins, être poussée hors de la galée d’un côté ou de l’autre. Ces galées sont tout indiquées pour les mises en pages de labeurs et encore plus pour celles des journaux où elles peuvent rendre de grands services.

c) Bien qu’il soit d’un emploi plus restreint, il est nécessaire de mentionner encore un autre modèle de galée. Appelée galée à coulisse, cette dernière se compose d’un double fond : l’un, fixe, est constitué par une planche, bois ou métal, formant support ; l’autre, plus généralement de métal, glissant dans des rainures pratiquées sous les tasseaux, entre et sort au moyen d’une poignée placée sur le côté ouvert. Pour transporter le tableau ou la page, il est inutile de déplacer la galée elle-même : il suffit de tirer le fond mobile et, après l’avoir utilisé comme porte-pages pour déplacer la composition, de faire glisser celle-ci sur le marbre ou sur l’ais.

d) Plus rarement, la galée, au lieu d’être à coulisse, est à fond mobile. Dans ce cas, l’équerre, enfermant complètement le rectangle formé par la planche mobile, ne laisse aucun côté ouvert. La composition terminée, la galée est portée sur l’ais ou sur le marbre ; le fond mobile glissant, à l’aide d’une poignée, dans les rainures ménagées sur chacun des tasseaux des grands côtés des équerres, abandonne la composition maintenue par l’équerre placée à la sortie du fond.


e) La galée de distribution, plus ordinairement appelée violon, est destinée à recevoir les lignes ou paquets de composition courante que l’ouvrier distribuera pour faire sa casse. Presque toujours en bois, elle est de longueur plus considérable que la galée de composition ; on rencontre