Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE VISORIUM


À ces différents outils, bien qu’il ne soit plus aujourd’hui qu’assez rarement utilisé, on peut ajouter le visorium : cet instrument sert, ou plutôt servait, « à tenir la copie sous les yeux du compositeur ».

Un modèle particulièrement bien compris de visorium se compose de deux baguettes plates, de 2 centimètres de large environ, assemblées en forme de croix, légèrement inclinée sur le pied auquel elle est fixée. À la partie supérieure un mordant, appelé aussi pince, retient étendue dans le sens de la largeur la copie appuyée vers son milieu sur le bras horizontal de la croix ; ce bras peut coulisser à frottement doux, sur le montant vertical, suivant la longueur de la copie, dont le bas est pris sur un talon. Le pied du visorium est constitué par un fer rond dans lequel sont entaillées à angle droit deux rainures, permettant de fixer le visorium au coin de n’importe quel cassetin.

Plus simplement, à l’aide de deux baguettes de bois croisées, d’une lamelle de fer souple comme mordant, et d’une pointe comme pied, un typographe a vite fait de se construire un visorium économique qui lui donnera satisfaction.

Le visorium a le grand avantage de conserver la copie dans toute sa propreté et de laisser à découvert tous les cassetins de la casse. À ce titre il mériterait d’être remis en honneur.


LA GALÉE


a) La galée ordinaire est une plaque de bois dur ou de métal (zinc ou cuivre), de forme rectangulaire, mais plus longue que large. À l’angle inférieur gauche[1] est placée une équerre en fer, de 1 centimètre de hauteur environ, régnant, à angle droit, sur toute la longueur des deux côtés.

Parfois, et particulièrement pour les galées de composition, au côté droit, et rivées dans le bois ou le métal, la galée porte, sous le fond, deux chevilles légèrement débordantes. Ces chevilles, butant sur deux cassetins,

  1. Fournier écrit droit, ce qui est incontestablement une erreur.