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casseau a été abusivement attribué à des « boîtes » n’ayant qu’une vague ressemblance avec le véritable casseau ou grande casse, tels les casseaux pour filets, accolades, vignettes, clichés, etc.

Les casseaux doivent être étiquetés, comme les casses.


LE BARDEAU


Le bardeau est destiné au même usage que le casseau, mais il est de dimensions plus considérables que celui-ci.

Le bardeau, composé de cassetins, à l’instar des casses et des casseaux, est divisé en plusieurs parties, généralement deux, quelquefois trois (une pour les grandes capitales, deux pour le bas de casse), plus rarement quatre ; les lettres et les signes y sont répartis de la même façon, en suivant le même ordre, que dans la casse.

Plus particulièrement, on désigne sous le nom générique de « bardeau » un ensemble de grands casseaux contenant les sortes en réserve des caractères. Tous les caractères, suivant l’importance de l’imprimerie, ont pour chaque corps leur bardeau particulier. Généralement, un meuble spécial enferme le bardeau de chaque caractère.


LE COMPOSTEUR


Le composteur est un instrument (de fer, de zinc, de nickel, même de cuivre ou de bois), dans lequel le typographe assemble les lettres pour en former les mots et les lignes.

D’après Bertrand Quinquet[1], « dans l’origine de l’imprimerie, à l’époque à laquelle on inventa les caractères isolés et même longtemps après, on ne se servait pas de composteur, mais de fils de fer ou de brochettes de la longueur précise que l’on voulait donner aux lignes ; les lettres et les espaces étaient percées dans le milieu du corps à la même hauteur ; on les enfilait tour à tour dans le fil de fer, et quand il était rempli, la ligne était complète ; il n’est pas nécessaire de dire à combien d’inconvénients cet usage était sujet, lors de la correction, combien on brisait de lignes, combien on laissait de fautes. »

Certains auteurs font remonter l’invention du composteur aux dernières

  1. Traité de l’Imprimerie.