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Ce serrage exige, de la part de l’imposeur, la plus grande attention. Il est indispensable qu’il soit exécuté avec une exactitude presque mathématique ; il remplace, ce qu’il ne faut pas oublier, le blanc de grande tête, et celui-ci ne saurait, de ce fait, être augmenté ou diminué de la plus minime quantité ; toute variation de blanc provenant d’un serrage ou plus fort qu’il n’est nécessaire, ou trop faible, entraînerait une irrégularité de registre, dont la correction serait fort difficile, pour ne pas dire impossible, dans ce cas.

Le serrage aux coins de bois est le meilleur quant à la conservation du matériel. Avec lui, obligation de justifier proprement, ou la forme ne se lève pas. S’il s’agit d’un tableau, d’une réglure, la presque impossibilité de trop serrer empêche de fausser les filets ou de faire chevaucher les coins de cadre. Le coin de bois a donc l’avantage de réclamer plus de soins de la composition. La justification étant meilleure, la forme se lèvera sans difficulté, avec un bien moindre serrage, d’où conservation plus grande du matériel.

Mais l’inconvénient du coin de bois, c’est la lessive. Mouillé, le bois gonfle, et, si la forme doit être conservée, il faudra resserrer bientôt, sans quoi il y a des chances pour que de la forme il ne reste que le châssis.

Dans ce cas, le coin à crémaillère est tout indiqué. Si donc il s’agit de formes à laisser assez longtemps en conservation, il serait bon de se servir des coins à crémaillère.

Il ne faut pas oublier qu’en aucun cas la lettre ne doit venir en contact direct avec les bandes du châssis : une garniture, un lingot matière, ou mieux une réglette en bois doivent toujours être interposés entre le fer et la composition ; une simple interligne ne suffirait pas à éviter l’écrasement, si minime soit-il, qui se produit inévitablement, même lors du serrage le plus régulier.


SERRAGES


Pour suppléer le coin en bois qu’ils estimaient fragile et trop sujet à se détériorer promptement, nombre de fabricants ont imaginé, depuis plus d’un demi-siècle, des moyens mécaniques de serrage.

D’incontestables progrès ont été réalisés dans cette voie depuis le jour où H. Fournier déclarait qu’aucun de ces moyens « ne peut encore