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De manière générale, cependant, on peut indiquer la composition suivante :

Plomb 
 70 parties
Régule d’antimoine[1] 
 25xxxxx 
Étain 
 05xxxxx 

Parfois on ajoute, mais en petites quantités, du cuivre, du zinc et même du fer[2].

Fréquemment, on utilise aussi l’alliage suivant :

Plomb 
 60 parties
Régule d’antimoine 
 30xxxxx 
Étain 
 10xxxxx 

Les blancs, c’est-à-dire les espaces, les cadrats, les interlignes et les garnitures ont une composition de fonte différente, spécialement désignée sous le nom de fonte blanche.

Selon les modifications apportées à l’alliage, la fonte est dite : fonte (ou matière) faible, molle ; fonte forte, dure ; fonte extra-dure.

  1. Le régule d’antimoine n’est pas autre chose que le métal antimoine dans son plus grand état de pureté commerciale.

    Lorsque les fondeurs n’emploient que du plomb doux ou pur et de l’antimoine de belle qualité, les caractères se couvrent plus ou moins vite d’une couche superficielle terne, noirâtre, qui est un oxyde d’antimoine ou de plomb et qui a pour effet de protéger les caractères d’une oxydation plus profonde.

    Ce phénomène est analogue à celui produit sur le zinc employé comme couverture de bâtiments : la première couche d’oxyde protège le métal contre toute oxydation nouvelle.

    Tout au contraire, l’oxydation, lorsqu’il s’agit du fer, de l’acier, de la fonte, pénètre de plus en plus et ronge le métal.

    Il arrive parfois qu’une oxydation analogue à celle du fer se remarque sur des caractères ; ceux-ci sont en fort peu de temps rongés et hors de service. Si on les regarde à la loupe ou au microscope, on voit qu’ils sont marqués d’une infinité de petits trous. D’où provient cette oxydation préjudiciable aux imprimeurs et dont ils doivent se préoccuper à juste titre ? Elle serait due à l’emploi de plomb arsénieux et d’antimoine impur.

    Les vieux plombs qui ont été longtemps exposés à l’humidité et aux intempéries ne renferment aucune trace d’arsenic ; aussi sont-ils d’un bien meilleur emploi pour les fondeurs et n’ont-ils jamais donné lieu à l’inconvénient de l’oxydation signalé ci-dessus.

    Le mélange, à l’alliage d’imprimerie, d’une petite quantité d’étain lui donne plus de coulée ; mais ce serait une erreur de croire que les caractères y gagnent en résistance ; la quantité qu’on emploie est du reste fort minime, ainsi que l’indiquent les tableaux de proportions rappelés ici.

  2. En l’année 1900, on fabriquait en Allemagne des caractères d’imprimerie en un alliage d’aluminium, ayant à la fois la dureté nécessaire pour supporter les efforts de la presse et une grande légèreté : ces caractères pèsent en effet cinq fois moins que l’alliage ordinaire et donnent des tirages plus nets. Une notable économie dans la fabrication des presses, ainsi que dans la dépense d’encre, devait résulter de l’emploi de cet alliage. Nous ignorons ce que sont devenus ces essais ; il ne nous semble pas qu’en France des recherches aient été entreprises dans cette voie.