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IX

LES ÉPREUVES D’AUTEURS


« Les épreuves à corrections font partie de ces concessions désagréables que l’imprimeur doit faire au client. » Il faut reconnaître cependant que l’épreuve, unique ou multiple, protège pour une large part l’imprimeur contre la responsabilité qu’il encourrait, à l’égard de l’auteur, pour les erreurs que le livre contiendrait. Pour cette raison, il faut souhaiter que, dans les cas douteux, le nombre des épreuves soit aussi élevé que possible.

Les auteurs ne se font point faute d’ailleurs de se prévaloir en ces circonstances de la liberté que leur accordent les usages, et l’on peut dire qu’en pratique le nombre des épreuves en placards ou en pages à fournir est illimité : suivant ses besoins, et sur sa demande, l’auteur peut recevoir successivement une première d’auteur, une deuxième, une troisième, et même plus si, d’après les corrections ou les modifications qu’il apporte au texte, il l’estime nécessaire : il est seul juge en cette matière, et généralement il ne remet le bon à mettre en pages ou, le cas échéant, le bon à tirer, que s’il répute le texte « amené à son état à peu près définitif ».

Pour les épreuves, s’il s’agit de placards, les paquets sont disposés sur la presse dans l’ordre précédemment indiqué, soit en se suivant, soit en colonnes, ou encore imposés dans les mêmes conditions ; pour les épreuves de mise en pages les pages sont placées par côté et en ordre d’imposition.

Le tirage d’une épreuve exécuté sur une forme, à l’aide de la presse, est plus propre et donne un meilleur registre que celui fait, sur des paquets simplement liés et entourés de garnitures. Ce point n’est pas négligeable : nombre de personnes, en effet, attachent une grande importance à la présentation des épreuves à correction et refusent nettement les épreuves dites à la « brosse » ; d’autres, au contraire, un peu ignorantes des choses de l’imprimerie, considèrent l’épreuve de correction comme un tirage d’essai.

Pour éviter des récriminations toujours désagréables, l’épreuve sera