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pour éviter une « mise en pâte » toujours à redouter, d’agir avec précaution : parfois, on se borne à soulever par un mouvement en quart de cercle, et de la hauteur voulue pour placer le porte-page, le paquet resté dans la galée ; d’autres fois, relevant légèrement et avec précaution le texte, on engage sous la composition le porte-page, sur lequel on la fait ensuite glisser doucement ; fréquemment encore, utilisant les galées à oreilles et à tirettes, le porte-page maintenu par les oreilles de la galée est placé sur le marbre ou en place sous le rang, et la composition poussée hors de la galée sur celui-ci.

c) Les pages et les placards se superposent, en ordre, sous le rang, sur le marbre ou dans les rayons, d’après les nécessités de la mise en pages ; ils sont disposés par 4 pages, ou par 8 pages, ou par multiples de 2, comme on le verra plus loin ; on évite, toutefois, les piles de plus de 8 pages, en raison de l’instabilité que présenterait une hauteur exagérée.

Les paquets sont toujours placés par ordre de grandeur, les plus longs et les plus larges, s’il y a des justifications différentes, à la base, pour donner une stabilité parfaite à l’ensemble. Afin d’éviter toute erreur, s’il y a interversion dans le placement d’un paquet, on inscrit sur chaque porte-page le numéro d’ordre de la composition.

d) Les porte-pages sont généralement des maculatures découpées à la grandeur ou au format de la composition ou de la page qu’elles débordent sur les quatre côtés de 2 centimètres environ. On utilise, en plusieurs épaisseurs, les « feuilles intercalaires » des tirages, ainsi que les « mauvaises feuilles » rejetées comme maculées, mal margées, noires ou grises, etc. ; on emploie surtout, et de préférence, en raison de leur résistance plus appropriée à la fonction qui leur est imposée, les papiers, appelés maculatures, qui servent à l’emballage des rames de papier.

Lorsque les pages comprennent des gravures à trames très fines, le choix des porte-pages n’est pas indifférent : une maculature à gros grain et de fabrication trop primitive peut rayer la trame ; une mauvaise feuille légèrement humide oxyde un zinc et le rend inutilisable ; certains papiers et même quelques encres contiennent des produits qui nuisent au bon état des gravures. L’emploi de n’importe quelle macule pour porte-pages n’est donc pas à conseiller, comme cela a lieu trop souvent : le metteur en pages devra apporter quelque soin à l’examen du papier qui lui est proposé.

e) La qualité de la ficelle qui sert, à la ligature doit être à l’abri de tout reproche : fréquemment, un désir mal placé d’économie minime expose le compositeur à un accident regrettable de mise en pâte, par suite