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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

correcteurs dont il savait s’entourer, tels que Rabelais, André Alciat, Sadolet, Hubert Sussanneau, Claude Baduel, François Hotmann, François Baudoin, Antoine de Gouvea, Claude Guillaud, Émile Ferret, Étienne Dolet, Hector Forest, Gilbert Ducher, etc., ses commensaux à l’ordinaire, lors de leur passage à Lyon, où, non contents de revoir et corriger les épreuves de leurs livres, ils se prêtaient volontiers à la réformation des œuvres d’autrui. Clément Marot, Jean Faciot alias Visagier, Nicolas Bourbon, Benoît Lecourt, Jean de Boysson, Jean Pellisson, Ortensio Landi, Jean de Vauzelles, Maurice et Guillaume Sceve, Salmon Macrin, Barthélemy Aneau, Émile Perrot et bien d’autres fréquentèrent cette maison hospitalière dont le maître, Mécène bienveillant et ami fidèle, ne se faisait point trop prier pour venir, à l’occasion, en aide aux lettrés en délicatesse avec la fortune. »

Florent Wilson, nommé Volusan dans les actes consulaires lyonnais, naquit en Écosse, dans le canton de Murray en 1500. Venu à Lyon, il fut en relations suivies avec la plupart des lettrés de son époque : en 1538, Gilbert Ducher, dont nous nous occuperons ultérieurement, lui dédie une pièce de vers latins[1] ; en 1540, Conrad Gesner lui rend visite et lui consacre ces lignes vraiment élogieuses : Nos hominem (Volusenum) Lugduni vidimus, anno 1540, juvenili adhuc ætate ; et magnam ab ejus eruditione perventuram ad studiosos utilitatem expectamus. Florent Wilson fut correcteur dans plusieurs ateliers d’imprimerie de Lyon, et notamment chez Sébastien Gryphius chez lequel il faisait imprimer en 1539 un volume intitulé : Commentatio quædam theologica, quæ eadem precatio est, de industria tanquam in aphorismos dissecta : Lectori, præsertim erudito et pio, multum sane placitura. En 1551, le Consulat de Lyon, n’ayant pu trouver aucun orateur lyonnais pour prononcer l’Oraison doctorale, s’adressa à Florent Wilson et lui fit verser la somme de 20 livres tournois pour le discours prononcé à cette solennité. Wilson mourut à Lyon, comme le révèle l’épitaphe que lui fit George Buchanan, son compatriote[2].

Comme Clément Marot, un autre familier de Sébastien Gryphius

  1. Epigrammaton libri duo, p. 50.
  2. Bibliographie lyonnaise, 8e série, p. 124.