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l’on imposera aux correcteurs ; eux-mêmes auront d’ailleurs souci de se conformer scrupuleusement à cette marche, s’ils ont conscience de leur devoir.


II. — Amélioration morale.


A. — Le correcteur est un employé


Nous avons cherché à définir ce qu’était le correcteur. Nous avons suivi rapidement, au cours des âges, ce qu’il fut, quel lustre s’attacha à ses fonctions, et quels savants honorèrent cette profession. Puis, après avoir examiné les devoirs qui incombent à ce travailleur, la somme d’instruction littéraire et technique qui doit composer son bagage, nous avons sommairement parcouru le cycle des opérations dont il assume la charge. Nous avons donné quelques exemples de la considération certaine avec laquelle le traitent nombre de personnages influents, maints auteurs ; nous avons aussi, désireux de n’omettre aucun détail, mentionné les plaintes, les doléances, les attaques dont le correcteur est si fréquemment l’objet. Enfin, nous avons examiné quel était, mieux quel devait être le salaire de cet érudit, de ce typographe, rouage indispensable d’une profession qui eut la gloire de se dire autrefois un art, et qui bientôt, hélas ! ne sera plus qu’une industrie toute semblable à tant d’autres.

Il nous reste à dire quel rang occupe le correcteur : est-ce un ouvrier, au sens strict, comme nous avons semblé le dire à plusieurs reprises ; au contraire, de par sa situation et son instruction, s’élève-t-il au-dessus du niveau ordinaire des salariés, et peut-on voir en lui un employé ?

Les premiers correcteurs n’appartenaient point, on l’a vu, au personnel des ateliers pour lesquels ils travaillaient.

Plus tard, le patron assuma lui-même la charge de correcteur et avec la direction technique de la Maison prit la responsabilité littéraire des œuvres qu’elle éditait.

À son tour, le prote, le premier des ouvriers mais le représentant