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de faire peut être judicieuse si elle distribue le travail suivant les aptitudes et les talents des correcteurs ; elle peut, si l’on rend justice à ces talents et à ces aptitudes, être avantageuse pour l’intéressé ; elle est profitable à la Maison qui bénéficie de compétences spéciales ; — mais on ne peut nier qu’il est utile parfois de délasser l’esprit par quelque travail courant et de tenir l’intelligence moins en haleine par un labeur moins aride et moins ardu.

Il n’est sans doute pas toujours facile d’éviter les moments de surmenage auxquels sont exposés certains correcteurs, particulièrement les correcteurs de typographiques, les tierceurs et, conséquemment ; les reviseurs. Mais on peut au moins essayer de régulariser le travail pour obtenir une correction plus soignée et moins fatigante.


E. — La méthode


Sans la méthode, l’ordre le plus parfait dans le service de la correction ne sera jamais, au point de vue des résultats, qu’un trompe-l’œil. Le prote ou le chef correcteur seront, sur ce point, d’une intransigeance absolue : si le manuscrit a été convenablement préparé, les correcteurs devront — à moins d’erreur grossière évidente — s’en tenir rigoureusement aux indications de la copie ; au cas contraire, ils devront, c’est une nécessité absolue, s’entendre entre eux, ou recevoir les ordres convenables au sujet de la marche à suivre, en prenant pour base les instructions particulières remises à chaque volume nouveau. Nul ne saurait expliquer — et, parfois, l’intéressé lui-même le pourrait moins que tout autre — la conduite d’un correcteur détruisant au bon à tirer ce que son collègue s’est péniblement efforcé de régulariser aux premières. Pertes de temps, sujet de mécontentement et de froissements, et, ce qui est plus grave, perte d’argent (ces corrections étant à la charge de la Maison) sont les seuls résultats de cette manière de faire que l’on rencontre, hélas ! parfois.

Une uniformité rigoureuse de correction — aussi bien dans l’application des règles typographiques que dans l’interprétation des instructions données par les auteurs ou les éditeurs — sera la règle stricte que