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le Bureau use de son influence auprès des adhérents de l’Union pour que la situation des correcteurs soit améliorée dans le sens indiqué dans le Rapport présenté par M. Leconte. (Circulaire du mois de juillet 1910.) »

« Quant aux desiderata, ils se résument à ceci : la Société demande que les correcteurs soient désormais considérés comme des employés[1] et non comme des ouvriers ; cette situation leur donnerait un prestige qui ne pourrait qu’être avantageux au travail même dont ils sont chargés. Ils désirent, en outre, que le taux de leurs salaires soit basé sur celui des ouvriers, majoré d’une bonification de 25 0/0.

« M. Lahure estime que le Congrès ne peut pas émettre un avis engageant ses membres ; cette question n’a aucun caractère général ; elle concerne chaque Maison, libre de prendre telle ou telle décision suivant ses moyens ou les circonstances. (Assentiment.) — Mais il peut assurer la Société des Protes et Correcteurs que la bienveillance de tous les imprimeurs est acquise à ces dévoués collaborateurs. (Approbation générale.) »

Au point de vue moral, les correcteurs ne pouvaient certes s’attendre à témoignage plus éclatant et plus solennel ; mais, au point de vue pécuniaire, il en fut rarement sans doute de plus… désintéressé.

Si cette solution donnait satisfaction à l’une des parties, il est certain qu’elle ne pouvait agréer à l’autre. Les démarches auraient assurément repris sous une autre forme, si les événements l’avaient permis. La preuve manifeste en est que, dans sa première réunion après la guerre, en octobre 1919, l’Amicale voyait reparaître incidemment cette question au cours des discussions.

L’instabilité de la situation industrielle, la nécessité de rénover une Société à laquelle la guerre a causé un préjudice moral et matériel considérable firent ajourner à des temps meilleurs la réalisation complète d’un projet qu’il était désirable de voir enfin aboutir. Quelques membres de l’Amicale consacraient, d’ailleurs, tous leurs efforts à la solution de cette question : sur leur initiative, le Congrès de la Société tenu à Nancy en 1920 acceptait la résolution suivante : « Un vœu sera

  1. Les maîtres imprimeurs paraissent en effet n’avoir jamais songé à tenir compte des décisions judiciaires que nous rappellerons plus loin (voir page 567) et qui reconnaissent au correcteur la qualité d’employé.