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Cornelis… de prendre garde aux lectres, pastes, formats et aultres ustensiles, asscavoir, de les faire serrer et mectre en ordre par ceux à qui il appartiendra. » Peut-être, bien que son engagement n’en fasse pas mention expresse, Kiliaan fut-il, dès cette époque, chargé de lire quelques épreuves.

Lors de la déconfiture de Plantin en 1562, Kiliaan quitta l’imprimerie ; mais, aussitôt le retour de son patron à Anvers, il revint le trouver. Le 8 décembre 1563, les registres de comptes mentionnent son nom. « Le 14 janvier 1564, Plantin lui accorde 7 et 1/2 patards pour chaque forme de poètes in-8o ; c’est évidemment d’un travail de correcteur qu’il s’agit. Ce fut l’année suivante seulement que Kiliaan revint demeurer à l’imprimerie ; cette fois, son emploi de correcteur est expressément désigné dans le contrat. Le 24 juin 1565, Plantin mentionne dans ses registres qu’il a fait avec Cornelis Kiliaan un accord suivant lequel il lui payera 4 florins pour chaque mois qu’il vaquerait à la correction pour certaines presses et compositeurs, et il porte en compte pour les dépenses de son correcteur 4 et 1/2 florins par mois. » Le 2 février 1567, Plantin écrit : « Doresnavant je luy payeray, le temps que je ne tiendray que trois ou quatre presses, 12 patards par semaine outre les despenses, et en cas que je ne tinsse que deux presses, je seray quicte pour la despense. » Du 22 juin 1567 au 30 mai 1571, notre correcteur reçoit 4 florins par mois, et son nom est inscrit parmi ceux des travailleurs ordinaires de l’imprimerie ; le 31 mai 1571, Plantin lui accorde 30 sous par semaine. En 1582, Kiliaan est payé à raison de 4 florins « par semaine » ; le biographe de Plantin croit pouvoir affirmer que le correcteur venait de se marier et qu’il n’habitait plus à l’imprimerie : on sait, en effet, qu’en 1583 il occupait, rue Saint-Esprit, une maison appartenant à Plantin. Le 27 janvier 1586, Plantin s’engage à compter à Cornelis Kiliaan 100 florins par an et à supporter les frais de son entretien et de celui de sa fille. À partir du 12 mai 1591, jusqu’à sa mort survenue le 15 avril 1607, les gages de Kiliaan restent fixés à 150 florins par an.

Outre son salaire habituel, Kiliaan reçut quelquefois des indemnités spéciales : ainsi, le 8 décembre 1563, Plantin lui verse la somme de 3 et 1 /2 florins pour mettre la Grammaire de Brechtanus en flamand ; et, le 9 septembre 1580, 13 florins pour la correction de l’Herbier de Mathieu de Lobel.