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LA CORRECTION DES JOURNAUX
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IV. — Les épreuves.


Chaque épreuve formant article entier doit être lue immédiatement dès sa réception ; elle est rendue au metteur aussitôt la lecture terminée.

Les articles comprenant plusieurs cotes sont lus par fraction au fur et à mesure de leur réception ; mais, généralement, les épreuves ne sont rendues, en ordre et numérotées, qu’après vérification de l’article entier, le correcteur devant s’assurer que « ça se suit bien » et que « l’article est complet[1] ».

Si un article dont la lecture a été commencée se trouve interrompu, faute d’épreuve, la cote à reprendre est soigneusement notée, ainsi que l’endroit précis où la vérification s’est arrêtée.

Les corrections se marquent sur la marge droite de l’épreuve : il faut éviter avec soin l’emploi simultané et indifférent de l’une et l’autre marge ; on ne doit avoir recours à celle de gauche que dans des cas exceptionnels.

Les corrections s’indiquent le plus clairement possible, les signes de renvois étant toujours différenciés les uns des autres ; elles s’inscrivent rigoureusement dans l’ordre où elles se rencontrent : l’interversion est trop souvent une source d’erreurs, de tâtonnements et une cause de perte de temps.

  1. « Affaire de metteur », nous dit-on. La chose est possible, et nous voulons bien le croire. Le metteur a le devoir de s’assurer que la copie reçue du rédacteur est en ordre et se suit bien ; il a la charge également de veiller à ce que tous les manuscrits remis par la rédaction passent à la composition en temps voulu et dans les conditions convenables. Mais, réellement, le soin de prendre garde aux interversions de copie, aux oublis ou aux erreurs du compositeur et du linotypiste incombe-t-il au metteur ? S’il y a oubli, « l’article n’est pas complet » ; s’il y a interversion ou erreur, « ça ne se suit pas » : deux faits et ce ne sont pas les seuls — dont la constatation incombe exclusivement au correcteur, pensons-nous. Nous n’avons pas voulu dire autre chose.