§ 3. — LA CORRECTION EN PREMIÈRES
ET LES MACHINES À COMPOSER
I. — Considérations générales.
Il est, avant de terminer ce chapitre, un sujet auquel nous devons consacrer quelques pages. Les machines à composer ont pris, de nos jours, une telle place dans l’imprimerie que le correcteur moins que tout autre, on le comprendra aisément, ne peut se désintéresser de savoir quelle répercussion le travail qui lui est confié peut subir de ce fait.
Quelle transformation l’emploi de la machine à composer — quel qu’en soit d’ailleurs le système — peut-il apporter dans le service de la correction ?
La réponse est aisée et fort simple : aucune modification.
Sans doute, tous les inventeurs, tous les fabricants, tous les vendeurs de machines à composer insistent dans leurs conversations, dans leurs tracts, sur ce fait :
l’emploi de la machine à composer diminue d’au moins 50 % le chiffre des corrections des épreuves en premières.
Mais il n’est pas, que nous sachions, un seul imprimeur
propriétaire de machine qui ait pu diminuer de 50 % le personnel de la correction.
Un « Esprit chagrin » écrivait naguère, dans la Circulaire des Protes, croyons-nous : « La Linotype ou toute autre machine à composer, de quelque marque qu’elle soit, si elle ne supprime pas complètement la correction, la réduit à sa plus simple expression.
En conséquence, la grammaire, la ponctuation passent à l’arrière-plan.
Ce n’est pas encore cela qui va relever le prestige du correcteur[1]. »
- ↑ Si « l’Esprit chagrin » envisage ici exclusivement la lecture des journaux dont