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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

public, enfin les intéressés eux-mêmes employaient-ils indifféremment l’une ou l’autre de ces appellations ? Y avait-il simplement équivalence entre elles ?

À notre grand regret, nous n’avons rencontré quoi que ce soit qui ait pu nous permettre de répondre à cette question. Nous nous sommes borné dès lors à rappeler — le fait au point de vue historique en valait certes la peine — qu’aux débuts de l’imprimerie, aux côtés du correcteur, le prélecteur et le collationneur contribuèrent puissamment à asseoir sur de solides fondements la réputation littéraire des lettrés dont, non moins aujourd’hui qu’au temps passé, la présence est indispensable dans les ateliers dont le patron tient à sauvegarder et à accroître la réputation technique et savante.

IV. Nous aurions regret maintenant d’étendre plus longuement ce chapitre ; mais, avant de le clore, nous tenons cependant à rappeler que naguère tel lettré, qui fut journaliste et longtemps « correcteur » dans une de nos plus importantes et plus célèbres imprimeries de province, répudiant un titre que tant d’autres tiennent à honneur, crut devoir se dire, à l’instar d’un fonctionnaire au petit pied, « attaché d’imprimerie ».

Le terme était nouveau autant qu’inattendu et bien moderne : il étonnera plus d’un collègue encore sous le charme des désignations archaïques du prélecteur et du collationneur ; nous aurions eu quelque souci de ne point le signaler ; mais nous n’oserions dire que, le jour où il « inventa » ce titre, ce correcteur, qui voulut bien parfois nous témoigner sa sympathie, se souvint de certaine épigramme du maître de la satire française.