§ 2. — LA CORRECTION EN PREMIÈRES
I. — Le manuscrit.
I. La lecture en premières exige, de la part du correcteur, la collation aussi rigoureuse que possible de la composition avec le manuscrit de l’auteur ; elle comporte également la nécessité de s’assurer de l’observation stricte des règles spéciales de la composition. « Les erreurs commises sous ce double rapport étant à la charge du compositeur, il est indispensable de les relever avec soin. »
Le rôle du correcteur est ainsi de veiller à ce que, une fois l’épreuve en premières corrigée, la composition soit à tous points de vue aussi correcte que possible.
Mais, comme le remarque Daupeley-Gouverneur, « sans perdre de vue les droits et les devoirs du compositeur à l’égard des irrégularités du manuscrit, le correcteur doit savoir envisager la question à un point de vue d’égalité qui donne satisfaction aux intérêts communs. Par exemple, lorsque la copie contient une erreur évidente facile à rectifier, le correcteur doit l’indiquer sur les premières, et le compositeur ne se refusera pas à la corriger. S’il manque un mot qu’il eût été aisé de restituer, il est du devoir de l’un et de l’autre de corriger l’oubli de l’auteur[1]… En tout état de cause, le correcteur s’attachera à allier les intérêts du compositeur avec les exigences légitimes d’un auteur dans les cas où la copie laisserait à désirer ; mais en même temps, se pénétrant parfaitement des règles de la composition, il devra en réclamer partout l’application rigoureuse. »
Cette attitude, la seule qui convienne au correcteur consciencieux, est inspirée et dictée par ce principe maintes fois rappelé au cours
- ↑ Voir, page 219, l’article 11 du Règlement de l’imprimerie Plantin.