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et Th. Lefevre, intentionnellement ou non — nous ignorons ce détail — tend à imiter un d d’écriture cursive médiévale, et non pas un thêta grec initial.

Sans doute, au cours des temps, suivant les usages des différentes Maisons, d’après les manies de chaque correcteur, le d médiéval s’est légèrement modifié ; au xvie siècle, les correcteurs de l’imprimerie Plantin d’Anvers avaient déjà subi ces influences, ainsi qu’on le voit sur la figure 1. Mais cette altération regrettable, qui ne tient qu’à des raisons locales et personnelles, ne saurait faire oublier l’origine de l’un des signes les plus connus de la correction.

Aucun motif technique ou linguistique n’a d’ailleurs jamais été invoqué pour justifier, en faveur du delealur, la paternité grecque du φ (phi), celle du ϑ (thêta initial), non plus que celle du δ (delta.)


II. — Lettres et mots à retourner et à transposer.


41. Lettres ou mots à retourner : La lettre ou le mot à retourner sont barrés, suivant le cas, du signe de renvoi vertical ou du trait horizontal accompagné à chacune de ses extrémités d’un signe vertical. Dans la marge le correcteur porte le signe :


qu’il accompagne d’un trait de renvoi analogue à celui du texte :

— De manière générale, tous les auteurs typographiques figurent, plus ou moins correctement, tel qu’il est indiqué ici, le signe « à retourner ».

Jean Dumont utilise une figure qui lui est particulière et que l’on ne rencontre dans aucun autre manuel de langue française .

Ce signe est analogue à celui employé à l’imprimerie Plantin au xvie siècle, ainsi que nous le voyons ici (fig. 2) ; il est proche parent de celui employé par les Américains et les Anglais ; il rappelle incontestablement la sigle antique , conservée par les copistes du moyen âge, sigle qui a donné naissance, nous le verrons (n° 45), à notre signe actuel.