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La plupart des auteurs présentent dans leur protocole une nomenclature à peu près complète des signes de correction. Mais on rencontre maintes fois des variantes dans la forme de ces signes, dans leur emploi ; le signe de renvoi qui souvent les accompagne, est parfois omis ; enfin, l’origine de ces signes, fort curieuse, n’est étudiée dans aucun manuel.


I. — Le « deleatur ».


40. Lettres ou mots à supprimer : La lettre ou le mot sont, dans le texte, barrés, suivant le cas, du trait vertical ou du trait horizontal terminé à chaque extrémité par un trait vertical ; en marge, le correcteur figure le signe suivant :


qu’il accompagne d’un trait de renvoi analogue à celui du texte :

Ce signe a reçu le nom de deleatur, mot latin signifiant qu’il soit effacé ou effacez, ou encore enlevez, qu’il soit enlevé. De manière générale, on dit abusivement que sa forme se rapproche quelque peu de celle de la lettre grecque φ (phi) ; mais certains auteurs en modifient légèrement l’aspect :

— E. Leclerc, dans son protocole, le figure ainsi : , alors que dans son texte (p. 101) il le représente par un ϑ (thêta grec initial), tout en écrivant : « C’est la première lettre du mot latin signifiant : « qu’il soit effacé. » Quelle est cette lettre ? Quel est ce mot ? Leclerc ne le dit pas.

— E. Morin, dans son Dictionnaire typographique, au mot Deleatur, écrit : « Le deleatur est le signe de correction qui signifie, comme l’indique ce mot latin : qu’il soit effacé. Il se rapproche par sa forme du delta grec (δ).

— Didot, Tassis, Dumont et Th. Lefevre donnent le signe du deleatur avec une forme se rapprochant du thêta initial, alors que chez les autres auteurs il semble plutôt avoir quelque parenté avec le φ (phi).