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« aller à Saint-Jacques ». — « Un compositeur que l’on envoie à Saint-Jacques, dit Momoro, est un compositeur à qui l’on indique sur ses épreuves des remaniements à faire, parce que celui qui corrige les épreuves figure avec sa plume une espèce de bourdon aux endroits omis, pour indiquer l’omission. » — Le mot bourdon, ajoute E. Leclerc, viendrait donc de cette représentation graphique du bâton des pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle. — Nouvelle preuve du symbolisme qui a présidé au choix de la plupart des signes utilisés pour la correction des épreuves, le bourdon était, avec la coquille, l’un des insignes distinctifs du pèlerin moyenâgeux se rendant aux lieux saints pour y faire pénitence ou revenant, l’âme en paix, des sanctuaires vénérés[1].

29. a) Pour signaler l’omission de mots ou de lettres, on emploie parfois, à titre de renvoi, le trait vertical simple, comme pour la coquille () ; ce trait vertical indique la place que doivent occuper les mots ou lettres omis par le compositeur ; il est reporté dans la marge après l’indication de la rectification :

Tassis, dans son protocole de correction, utilise exclusivement ce signe, pour ses ajoutés.

Didot, Desormes et l’Agenda Lefranc agissent de même.

30. b) On emploie aussi une sorte de , dans sa position naturelle ou renversée, placé là où l’omission a eu lieu :

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ce signe est peu employé ; il est, d’ailleurs, d’une visibilité moindre que le précédent et, dans sa position renversée, il présente trop de similitude avec le signe indicatif de la « lettre supérieure » (n° 66).

Daupeley-Gouverneur utilise ce signe (ligne 6) pour « séparer » deux mots collés et pour une « lettre à intercaler » (ligne 2).

Th. Lefevre et l’Annuaire Desechaliers emploient ce signe concurremment avec le trait simple (ligne 3).

  1. Voir plus loin, page 317, la note 1 relative à la forme traditionnelle () ou primitive du signe indiquant le bourdon.