peu courant, d’un mot appartenant à une langue étrangère, d’un nom complètement dénaturé, la transcription de l’expression à rectifier semble préférable.
§ 2. — LES CORRECTIONS
I. — Coquilles.
17. Dans le langage typographique on donne le nom de coquille[1] aux lettres, aux signes, aux chiffres, etc., qui, par erreur, occupent la place de la lettre ou du signe demandés par le sens ou l’orthographe.
La coquille peut affecter, on le voit, une ou plusieurs lettres, un ou plusieurs signes.
Les raisons qui ont conduit les premiers typographes à donner le nom de coquilles aux « lettres erronées » sont restées inconnues, malgré les recherches les plus minutieuses. — Des explications que nous avons rencontrées nous n’avons cru devoir retenir que les suivantes :
— D’après E. Leclerc, « il est probable que, le caractère d’imprimerie sortant d’un moule alors appelé « coquille », toute lettre trouvée mauvaise, défectueuse, dans un texte, ait été désignée pour retourner à la « coquille » et soit devenue de même, par abréviation, une « coquille ». Remarquons que le terme ne s’applique qu’aux lettres mauvaises ; ce serait donc par extension que, depuis, on l’aurait également appliqué aux lettres erronées exclusivement. »
- ↑ Interprétant le mot coquille dans son sens le plus large, un dictionnaire définit ainsi ce terme :
« Coquille. — On donne ce nom à l’omission, à l’addition, à l’interversion ou à la substitution, dans les ouvrages imprimés, d’un ou de plusieurs caractères typographiques. » — Cette interprétation parait légèrement erronée : en effet, l’omission s’appelle plus proprement bourdon (n° 28) ; l’addition, ou plutôt la répétition, est désignée du nom de doublon (n" 24) ; et, si l’interversion est comprise dans le cadre générique des coquilles, ce n’est assurément que grâce à une extension abusive de ce terme.
L’Anglais H. Johnson publia, en 1783, une notice relative à un procédé qu’il avait découvert, procédé qui devait inévitablement faire paraître toute erreur typographique contenue dans une composition ; mais la notice elle-même contenait, une coquille : on y lisait Najesty pour Majesty.